L’hypersensibilité est-elle innée ou acquise ? Une exploration profonde pour les âmes sensibles
- sylvaingeyskens
- 27 mai
- 4 min de lecture
L’hypersensibilité intrigue, dérange parfois, émeut souvent. Ceux qui la vivent savent combien elle peut être à la fois un don et un fardeau. Mais d’où vient-elle vraiment ? Est-elle présente dès la naissance, ou résulte-t-elle des expériences de vie, parfois douloureuses, que nous traversons ? En tant que coach-thérapeute intégratif, j’accompagne de nombreuses personnes hypersensibles dans leur chemin de compréhension, d’apaisement et de transformation. Voici une exploration nourrie à la fois de la science et de l’expérience intérieure.
🧬 Hypersensibilité : une question de naissance ou de vécu ?
Ce que disent les recherches scientifiques
La communauté scientifique s’accorde sur le fait que l’hypersensibilité, au sens de « sensibilité sensorielle et émotionnelle accrue », a des racines à la fois génétiques, neuronales et environnementales.
Certaines études en imagerie cérébrale (notamment celles de la chercheuse Elaine Aron et d’équipes de neurobiologistes comme ceux de l’Université de Stony Brook) montrent que les personnes dites hypersensibles présentent une activité accrue dans des zones comme :
L’insula (implication dans la conscience corporelle et les émotions)
Le cortex préfrontal dorsolatéral (DLPFC) (liée à la prise de décision et à l’empathie)
Le cortex somatosensoriel primaire (S1)
Le VTA (aire tegmentale ventrale) (relié au système de récompense et à la dopamine)
Ces activations cérébrales semblent indiquer une plus grande réceptivité à la stimulation sensorielle et émotionnelle. Toutefois, cela ne suffit pas à affirmer que l’hypersensibilité est innée.
Pourquoi la génétique seule ne suffit pas
Le fait d’observer ces activations chez des enfants ou adultes hypersensibles pourrait résulter tout autant d’une adaptation du cerveau à un environnement perçu comme imprévisible, menaçant ou carencé, que d’une prédisposition génétique pure.
C’est là qu’intervient l’épigénétique : la façon dont notre environnement modifie l’expression de nos gènes. Par exemple, un enfant né avec un terrain génétique sensible peut voir cette sensibilité accentuée s’il évolue dans un contexte d’insécurité affective, ou au contraire régulée s’il baigne dans un environnement soutenant, sécurisant.
Et si cette hypersensibilité racontait une histoire ?
Ce que je rencontre en accompagnement, ce sont des personnes pour qui l’hypersensibilité est porteuse d’une mémoire : mémoire corporelle, émotionnelle, transgénérationnelle. Parfois, il s’agit d’un trauma d’attachement, d’une histoire familiale silencieuse, d’une enfance marquée par une hyperadaptation.
Ce que ça change de le savoir : un nouvel espoir thérapeutique
Savoir que l’hypersensibilité peut être une adaptation du cerveau à un environnement insécurisant, et non une fatalité biologique, ouvre une porte immense : celle de la neuroplasticité. Cela signifie que votre cerveau peut continuer à évoluer, à se réparer, à s’apaiser. Qu’il est possible, par des expériences correctrices – relationnelles, corporelles, émotionnelles – de créer de nouvelles empreintes.
Cela redonne du pouvoir. Cela nous sort de la résignation. Et cela invite à ne plus « subir » son hypersensibilité mais à la rencontrer avec curiosité, patience et soin.
🔄 Des liens avec l’autisme et le TDAH ?
L’autisme : une condition multifactorielle
Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est lui aussi le fruit d’interactions complexes entre gènes et environnement. La recherche suggère une hérédité importante (≈80 %), avec des mutations dans des gènes comme SHANK1, SHANK2, SHANK3 (impliqués dans la connectivité neuronale).
Mais ces prédispositions peuvent ne se révéler que sous certaines conditions environnementales : inflammation pendant la grossesse, exposition à des substances toxiques, stress maternel, carences de stimulation… Le cerveau autistique n’est donc pas « déterminé » d’avance. Il émerge dans un contexte donné, parfois même comme tentative d’adaptation.
Le TDAH : génétique, dopamine… et lien au stress
Pour le TDAH aussi, la génétique joue un rôle important (75-80 % d’héritabilité), en lien avec des anomalies dans les gènes de la dopamine (DRD4, DAT1). Cependant, l’exposition prénatale au tabac, à l’alcool, un faible poids de naissance, un environnement instable ou traumatique peuvent favoriser l’expression du trouble.
Comme pour l’hypersensibilité, on observe que la plasticité du cerveau permet au contexte de moduler ces prédispositions.
🌿 Conseils pour les hypersensibles (et les neurodivergents)
En autonomie
Tenir un journal sensoriel et émotionnel : repérez ce qui vous stimule positivement ou vous surcharge.
Créer des bulles de régulation : espaces-temps pour vous ressourcer, loin de l’hyperstimulation (sons, écrans, sollicitations sociales).
Pratiquer la respiration consciente ou la cohérence cardiaque, 3 fois par jour.
Expérimenter une hygiène énergétique (bains, marche dans la nature, soins vibratoires si vous y êtes sensibles).
Lectures recommandées (en français)
Ces gens qui ont peur d’avoir peur – Elaine Aron
L’hypersensibilité chez l’enfant – Saverio Tomasella
L’enfant atypique – Caroline Goldman
Le cerveau autiste – Temple Grandin
Les âmes sensibles ont-elles un avenir ? – Saverio Tomasella
Quand consulter un professionnel ?
Quand l’hypersensibilité devient source de souffrance, de fatigue chronique, de repli.
Si vous soupçonnez un TDAH ou une forme d’autisme léger (test, bilan neuropsychologique).
Si vous sentez un nœud émotionnel ou énergétique ancien, non résolu, qui vous freine.
Approches thérapeutiques aidantes
PNL (Programmation Neuro-Linguistique) : particulièrement puissante pour identifier et transformer les croyances identitaires limitantes, activer les ressources internes, reprogrammer les empreintes du passé (y compris transgénérationnelles).
Hypnose Ericksonienne : pour accéder aux ressources inconscientes et apaiser les croyances limitantes.
Thérapie narrative (arbre de vie) : pour redonner sens et valeur à votre parcours.
Constellations familiales/intérieures : pour sortir des loyautés invisibles.
Thérapie corporelle ou énergétique : pour libérer la charge émotionnelle stockée dans le corps.
IFS, MOSAIC, Core Transformation, Wholeness Work : pour réconcilier les parties de soi et retrouver une unité intérieure.
Accompagnement spirituel (pour les sensibles à cela) : cultiver la paix intérieure, la reliance.
💫 En conclusion
L’hypersensibilité ne se résume ni à la biologie, ni à l’histoire de vie. Elle est souvent le carrefour de plusieurs dimensions : génétique, neurodéveloppementale, émotionnelle, familiale, symbolique, voire spirituelle. Elle demande à être accueillie, écoutée, honorée… pour devenir une force d’âme plutôt qu’un fardeau.
Et vous, quel regard portez-vous aujourd’hui sur votre propre sensibilité ? Est-elle un poids ou une boussole ?
Prenez soin de vous, avec douceur et discernement.
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